Et si le deuil, au lieu d'intégrer le vide et l'absence, consistait à « faire exister » autrement ? Notre culture occidentale nous encourage à « dire adieu », à tourner la page et à nous ajuster à une vie sans la personne disparue. C’est devenu la norme en Occident depuis le XIXe siècle, presqu’une injonction à clôturer et passer à autre chose.
Il s’agit là d’une attitude plutôt minoritaire si l’on envisage l’humanité dans son ensemble, dans le temps et dans l’espace. Il n’en a pas toujours été ainsi et il en va tout autrement dans d’autres cultures où les morts occupent une tout autre place parmi les vivants.
En marge de cette injonction, à l’ombre de leur intimité, de nombreuses personnes inventent d’autres façons de vivre cette séparation. Bien sûr il y a séparation, bien sûr la vie sera différente, les choses ne seront plus comme avant. Cependant, accepter cela n’implique pas de se défaire de ce qui nous lie à la personne.
Et s’il s’agissait au contraire de faire vivre les liens qui existaient afin qu'il puisse continuer à nous nourrir ? Et s’il s’agissait de renouer avec ce qui a été précieux et permettre à cette chose précieuse de continuer à influer sur la vie ? Et s’il s’agissait, comme l'écrivait Michael White (1), de dire au revoir pour pouvoir « dire bonjour à nouveau » ?
L'approche narrative propose de construire une nouvelle relation avec nos proches disparus, en explorant comment nos liens continuent d'éclairer et d'enrichir notre vie. Elle nous invite à considérer que les personnes disparaissent, mais que les relations ne meurent pas. Le deuil consiste alors à honorer la façon dont la relation avec la personne décédée continue d'influencer notre vie. Reconnaître que ces liens restent vivants en nous.
Quelle que soit notre façon d’envisager la mort, dire bonjour à nouveau, c'est reconnaître que nos proches continuent de nous accompagner, même après leur départ.
Le deuil est un chemin personnel. Vous accompagner consistera à marcher à vos côtés, à votre rythme. Ma présence sera surtout une écoute attentive. Nous accueillerons les émotions, quelles qu’elles soient, quel que soit le moment où elles se présentent.
Quand le moment sera opportun, nous explorerons ensemble ce que cette relation représente pour vous, vos besoins, vos ambivalences peut-être par rapport à celle-ci. Les choses avec lesquelles vous auriez besoin de faire la paix le cas échéant. Et puis surtout, explorer ce qui peut continuer à vous porter et vous éclairer aujourd’hui !
Si cela vous dit, l’hypnose peut aider à intégrer davantage cette nouvelle relation, cette nouvelle façon de faire vivre le lien.
Voir aussi : Accompagnement de transition de vie
Sur la place des morts dans la vie des vivants, voir Vinciane Despret, Au bonheur des morts – Récits de ceux qui restent, La Découverte, Paris, 2015, 2017
(1) Michael White, "Dire bonjour à nouveau : l’incorporation de la relation perdue dans la résolution du chagrin", Dulwich Centre Publications, 1998
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